"Voyageur", la nouvelle carte bancaire à emporter dans ses valises - Capital

ACTUALITE I 25 March 2015

Lancée fin 2014 par la jeune start-up Paytop, la carte « Voyageur » est une carte multidevises qui permet de payer, sans frais, en dollars, en euros ou en livres sterling. De quoi, dans certains cas, réaliser de grosses économies lors de vos vacances ou de vos déplacements professionnels, par rapport à la carte de votre banque.

Avec les banques, voyager reste toujours un luxe. Car elles ne se privent pas de facturer lourdement la moindre opération réalisée hors zone euro (celles exécutées dans la zone euro étant obligatoirement gratuites). Chaque retrait à un distributeur automatique de billets (DAB) génère ainsi de 2,7 à 3% de commission sur la somme demandée, assortis le plus souvent de frais fixes de 2 à 3 euros. Côté paiement chez les commerçants, il n’y a en général qu’une commission à prévoir, proportionnelle et comprise entre 2,5 et 3% de l’achat.

Jusqu’ici, pour réduire la facture, les solutions n’étaient pas nombreuses. Le plus souvent, il fallait se résoudre à souscrire une carte haut de prestige (de type Visa Infinite ou Mastercard World Elite), qui octroie un rabais de facturation ou, dans certains cas, la gratuité. Autre astuce : devenir client d’un des rares établissements permettant de retirer gratuitement aux DAB de banques partenaires (c’est le cas, chez BNP Paribas, avec les automates de Bank of the West aux Etats-Unis, ou de Barclays au Royaume-Uni). Bien sûr, une fois sur place, on pouvait aussi adapter son comportement, notamment en faisant de gros retraits, pour réduire le poids des commissions fixes. Ce qui impliquait, alors, de se promener avec des liasses de billets…

Depuis fin 2014, une autre option est disponible : la carte « Voyageur », lancée par Paytop, un nouvel acteur des services de paiement, et pour l’heure adoptée par quelques centaines d’utilisateurs. Payante (il faut compter 29,9 euros de cotisation annuelle), cette carte rechargeable via Internet permet de retirer de l’argent et de régler ses achats via le réseau Mastercard dans 210 pays. Le tout, sans aucun frais si ces opérations se font dans une des trois monnaies de référence de la carte, l’euro, le dollar américain ou la livre sterling. C’est alors une très bonne affaire : pour peu que vous dépensiez, au global, au moins 800 à 900 euros par an dans des pays où l’une de ces devises est acceptée, la cotisation annuelle est alors largement rentabilisée.

Regardez notre tableau : alors qu’une dépense de 1.750 euros engendre jusqu’à 69,75 euros de frais chez BNP Paribas (et 63,3 euros en moyenne), Paytop ne prélève rien, hors cotisation annuelle. Pour ces destinations, la carte Voyageur bat même celles, gratuites, des banques en ligne. Toujours pour 1.750 euros de dépenses, les clients de Boursorama et Fortuneo doivent respectivement payer 34,83 et 35 euros de commission. Idéal donc pour un gros voyage, d’une dizaine de jours par exemple. « Recourir à notre carte permet aussi de mieux évaluer son budget vacances », assurent David Boucher et Philippe Coup-Jambet, respectivement président et directeur général de Paytop. Avec les banques traditionnelles, en effet, ce n’est qu’après coup, sur son relevé de compte, qu’on découvre le taux de change appliqué lors de la transaction. Certains petits malins utilisent même ce nouveau moyen de paiement pour acheter leur matériel high tech directement sur le site américain d’Apple, par exemple, et à des tarifs… américains. « Notre carte est reconnue comme une carte locale, ce qui évite d’être redirigé vers le site européen de la marque », expliquent les fondateurs.

(1) Pour des opérations réalisées avec une carte Visa Premier ou  Gold Mastercard, en plus du taux de change en vigueur. (2) Hors distributeurs automatiques de banques partenaires de BNP Paribas (3) Hors option Jazz international (4) Au-delà de 10 retraits par mois ou de 20 retraits par an, chaque retrait est facturé 2 euros

Bien sûr, cette carte a aussi ses limites. C’est ainsi qu’un usage intensif en renchérit le coût : au bout de 10 retraits dans le mois ou de 20 retraits dans l’année, tout nouveau retrait coûte ensuite 2 euros. Et, si vous l’utilisez pour des opérations dans une autre devise que les trois pour l’heure admises, des frais proportionnels de 3,5% s’appliquent alors. Comme le montre encore notre tableau, sauf à avoir déjà amorti sa cotisation annuelle lors d’un précédent voyage, la carte Voyageur reste alors moins intéressante que celles offertes par les banques en ligne. Mais cela pourrait rapidement changer : Paytop envisage le lancement d’une quinzaine de devises sur la même carte, dont le yen et le dollar canadien.

Julien Bouyssou - Capital.fr

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